Richardménil, maison forte des Armoises (Meurthe-et-Moselle)
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Au début du Moyen Âge, Richardménil est une terre allodiale. Un lignage de chevaliers l'occupe jusqu'au début du XIVe siècle date à laquelle les biens sont cédés au sire de Ludres. Celui-ci acquiert également la maison forte du Bas-Château, alors détenue par le lignage de Lenoncourt. La famille de Nancy acquiert dans la première moitié du XIVe siècle une petite portion de Richardménil où elle occupe périodiquement une maison seigneuriale, située à moins d'une centaine de mètres au nord du précédent édifice. Elle s'allie bientôt à la famille des Armoises. Au cours d'un conflit avec l'évêque de Metz, en 1443, la demeure de Collard des Armoises est incendiée et celui-ci reconstruit l'édifice en améliorant ses défenses. En 1547-1548, Claude des Armoises, lointain parent renforce l'édifice par la construction de deux tours aux angles sud et de larges fossés. Après sa mort en 1570, ses sœurs détiennent ce bien sans y séjourner. Peu après 1610, la dernière héritière la cède à Henri Ier de Ludres, propriétaire du Bas-Château et du reste du ban de Richardménil. Celui-ci fait détruire la maison forte et récupérer les matériaux pour l'aménagement de son propre château.
La maison forte des Armoises est située à une centaine de mètres au sud-ouest de l'église paroissiale de Richardménil, et à égale distance du cours de la Moselle. Une fouille programmée menée entre 1984 et 1989 a permis de mettre au jour les principaux caractères de cette demeure et a livré un mobilier archéologique datant en grande partie de la seconde moitié du XVIe siècle. Schématiquement, trois étapes se succèdent dans l'évolution de cet ensemble. Avant 1443, la maison forte est constituée d'une tour d'habitation rectangulaire, orientée est-ouest, d'une dizaine de mètres de large sur une quinzaine de longueur. Tout autour sont accolées des dépendances agricoles dont la façade extérieure fait office de courtine, l'ensemble formant un rectangle de 20 x 25 m. Au cours de la seconde moitié du XVe ou de la première moitié du XVIe siècle, cet ensemble est renforcé par le creusement d'un fossé au nord et au sud. Au nord, le mur de contrescarpe est flanqué par deux tours circulaires, à l'est et à l'ouest. Enfin, en 1548, les murs extérieurs sont doublés sur tout le périmètre de la maison forte d'une nouvelle courtine dans l'épaisseur de laquelle est aménagé un chemin de ronde. Cet aménagement s'accompagne du creusement d'un nouveau fossé large d'une quinzaine de mètres et muni d'un mur de contrescarpe. Une tour circulaire est également aménagée en flanquement de l'angle sud-est de la courtine intérieure.