Nomeny, château (Meurthe-et-Moselle)

Histoire et Cultures de l'Antiquité et du Moyen Âge (EA1132 / HISCANT-MA) - Université de Lorraine

2018

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Nomeny relève du temporel des évêques de Metz qui en confient la gestion à un avoué à la fin du XIe siècle. Un texte mentionne le château en 1242 à l'occasion d'un conflit entre l'évêque de Metz et son avoué, toutefois la véracité de cet acte est douteuse. Vers 1262, l'agglomération est dotée d'un pont en pierre puis d'une chapelle construite dans la partie haute de la ville, sans mention de sa position par rapport au château. Dans la première décennie du XIVe siècle, la place forte est attestée par la présence d'un châtelain qui se place sous l'autorité directe de l'évêque de Metz. Vers 1331, c'est la ville qui bénéficie à son tour de la construction de fortifications. À l'extrême fin du XIVe siècle, le château est engagé par le prélat au duc de Lorraine ; les évêques en conservent toutefois un tiers jusqu'en 1433, date à laquelle l'évêque Conrad Bayer rachète un tiers supplémentaire à la duchesse. La modernisation de la place au XVe siècle, avec la volonté de la rendre indépendante de l'enceinte urbaine sous la férule des avoués, est l'œuvre de ce même ecclésiastique. En 1537, le château est attesté dans un état de délabrement avancé, le désintérêt pour cette place s'expliquant par la réunion des duchés de Bar et de Lorraine et le contrôle lorrain sur le temporel messin.

Le château se situe sur un coteau et domine d'une trentaine de mètre la Seille. Le village s'est développé entre ces deux éléments, au pied du château, hors de portée des crues du cours d'eau. Celui-ci est franchi depuis l'Antiquité par un pont qui, au Moyen Âge, devient une étape essentielle du chemin saunier reliant Dombasle, Einville et Vic-sur-Seille à Metz. Au nord et à l'ouest, la topographie ne fournit pas de protection au château, à l'inverse du côté méridional. Il est isolé du reste du coteau par un profond fossé, encore visible au nord. Au sud, une terrasse rappelle l'emplacement d'une basse-cour.

Le côté sud est matérialisé à mi-courtine par l'entrée. Les angles orientaux et occidentaux sont flanqués de tours circulaires, conservées à moitié à l'Est et à peine visibles à l'ouest. La tour orientale, de 11 m de diamètre, présente quatre niveaux, rythmés par des ouvertures de tirs et une porte pour le rez-de-chaussée. Un plancher occupait cette tour à un mètre du niveau de sol actuel, témoignant du remblaiement de ce secteur.

Au nord, un puissant massif maçonné protège cet angle vulnérable. La face côté cour est bien conservée. Des bâtiments longeant les courtines prenaient appui sur cette tour.

54 400

XIII - XVI s.

religieux

rural

Gérard Giuliato, "Les résidences fortifiées des évêques de Metz en Lorraine au Moyen Âge", in : Renoux Annie dir., Palais royaux et princiers au Moyen Âge. Actes du colloque international tenu au Mans les 6-7 et 8 octobre 1994, Le Mans, Publications de l'université du Maine, 1996, p. 117-132.

Gérard Giuliato, Châteaux et maisons fortes en Lorraine centrale, Paris, Éditions de la Maison des sciences de l'homme, coll. DAF, 33, 1992.