Niederstinzel, Géroldseck, maison forte de Géroldseck (Moselle)
Créateur
Histoire et Cultures de l'Antiquité et du Moyen Âge (EA1132 / HISCANT-MA) - Université de Lorraine
Date
2018
Droits
Copyright 2020
Identifiant
Presentation du Site
La maison forte de Niederstinzel est située à 900 m du village éponyme, dans la plaine alluviale de la Sarre. Elle se présente comme un carré de 27 m de coté aux angles arrondis, assis sur une plateforme légèrement rectangulaire. L'accès principal, orienté au sud, est protégé par une barbacane. L'ensemble est ceint d'un double fossé circulaire encore bien marqué.
L'année de fondation de la maison forte n'est pas connue avec précision mais elle pourrait intervenir aux alentours de 1350, lorsque l'évêque de Metz, propriétaire des terres, semble encourager le sire Johann von Geroldseck à s'implanter près de son ennemi, le sire de Fénétrange. Il lui laisse d'ailleurs le bâtiment en alleu.
En 1387, l'évêque et le comte de Bar s'emparent de Niederstinzel en représailles aux incartades menées par Folmar, descendant de Johann. Par la suite, différents coseigneurs administrent ce site. Ils se répartissent en deux branches, une première regroupant les proches des Geroldseck et une seconde regroupant les proches des Fénétrange. L'ensemble est géré par un prévôt. Ce type de gestion est courant dans les régions de droit germanique. Le tarissement des sources archivistiques subodore que le bâtiment cesse d'être occupé au XVIIe siècle.
Trois bâtiments étaient adossés aux parois internes de la maison forte.
Le bâtiment nord (23 x 10 m) forme le logis seigneurial, éclairé de six fenêtres et chauffé par une cheminée. Il devait, selon toute vraisemblance, comporter un étage.
Le bâtiment ouest (12 x env. 7 m) s'appuie sur le logis seigneurial. Son implantation est bien marquée par deux séries de trous de poutres alignés. Une latrine est située entre le deuxième et le troisième niveau. Le premier étage accueille une cheminée à conduit intégré dans le mur.
Le bâtiment est (12 x env. 10 m) a laissé lui aussi des traces évidentes sur le mur d'enceinte. Son niveau supérieur donnait accès à la seconde latrine du site, légèrement plus haute que le niveau de plancher. Par contre, la porte d'accès à la tour est bien située au niveau du plancher.
Le reste de l'espace interne à la maison forte était vraisemblablement occupé par une cour (6 x 12 m) sur laquelle s'ouvrait la porte d'entrée.
La tour accolée au mur sud semble à vocation exclusivement militaire, de par sa surface habitable (27 m2 répartis sur trois niveaux), la petitesse des cinq ouvertures (destinées uniquement au tir) et son implantation (protégeant l'entrée, en barrage du coté de l'attaque).
Les parties sommitales conservées gardent la trace d'un étroit chemin de ronde à parapet dont l'accès se faisait peut-être par les étages supérieurs des différents bâtiments.
L'état actuel de la recherche permet de faire apparaître un phasage en deux temps forts. Le premier correspond à l'édification du bâtiment, au milieu du XIVe siècle. Cette étape présente une belle unité architecturale et technique mêlant des aspects militaires frustes à des fonctionnalités domestiques plus évidentes. L'ensemble est conçu pour la vie d'une famille de petite noblesse, tels que se présentent les sires de Geroldseck : une simple enceinte quadrangulaire protégée par un chemin de ronde (défense sommitale), une tour (défense latérale) et un fossé double, le tout englobant un logis seigneurial percé de larges fenêtres, avec des éléments de confort tels latrines et cheminées.
Les aléas des partages successoraux et la gestion en coseigneuries à partir de la fin du XIVe siècle conduisent à repenser l'organisation spatiale et la définition des bâtiments : une seconde cheminée est ajoutée dans le bâtiment ouest, un mur de refend divise la grande pièce du logis seigneurial. De même, divers évènements (attaques, incendies) obligent à un réaménagement des éléments défensifs (rehaussement de la tour et du chemin de ronde, ajout d'une barbacane).
Ce type d'édifice, globalement carré, à angles arrondis et muni d'une seule tour protégeant l'accès principal, se retrouve pour la même période dans le nord de la Suisse (Pratteln) et le sud de l'Allemagne (Aeschach). Il apparaît ainsi vraisemblable que les Geroldseck aient adopté un plan de construction issu de la tradition germanique
Departement
Commune
Lieu Dit
Géroldseck
Code INSEE
57 506
Numero du Site
Jalons Chronologiques
XIV - XV s.
Nature du Site
seigneurial
Environnement
rural
Thematique Principale
Thematique Secondaire
Bibliographie
Gérard Giuliato, "La maison forte de Niederstinzel : un regard sur l'habitat aristocratique médiéval aux limites de la Lorraine et de l'Alsace", in : Roth François dir., Lorraine et Alsace, mille ans d'histoire. Actes du colloque tenu les 9 et 10 novembre 2005, [Metz], Comité d'histoire régionale, Annales de l'Est, n° spécial, 2006, p. 21-42.
Vianney Muller, "Fiche technique d'opération : "Chauvelier" (Indevillers, 25)", in : Prospections des châteaux comtois. Rapport d'opérations archéologiques 2009, [Nancy], PAU, 2009, p. 42-58.
Vianney Muller, "Fiche technique d'opération : le "Chastelot" (Blussangeaux, 25)", in : Prospections des châteaux comtois. Rapport d'opérations archéologiques 2009, [Nancy], PAU, 2009, p. 25-41.
Vianney Muller, "Relevé topographique de "Chamabon" (Écurcey, 25)", in : Prospections thématiques des châteaux comtois. Rapport d'opérations archéologiques 2008, [Nancy], LAMest, 2008, p. 6-16.
Vianney Muller, Cédric Moulis, "La maison-forte de Niederstinzel (XIVe s.)", in : Cédric Moulis dir., PCR La pierre aux périodes historiques en Lorraine : de l'extraction à la mise en œuvre. Compte-rendu d'opération, [Nancy], PAU, 2010, p. 135-162.
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