Serécourt, château de Deuilly (Vosges)

Histoire et Cultures de l'Antiquité et du Moyen Âge (EA1132 / HISCANT-MA) - Université de Lorraine

2018

Copyright 2020

Le château de Deuilly, bâti avant 1072, par un seigneur indépendant détenteur de cet alleu, a donné naissance à un bourg castral installé au pied de la forteresse où se développent faubourg et marché. La transmission de cette seigneurie hors de cette famille indépendante est mal connue. Toutefois, au début du XIIe siècle, cette terre est entré dans les possessions des comtes de Vaudémont dont Deuilly constitue une enclave relativement éloignée à la limite du comté de Bourgogne et de la Champagne. Le fils cadet du comte Hugues Ier devient, à la mort de son père, seigneur de Deuilly. Le comte de Vaudémont développe ce secteur avec, notamment, la fondation de l'abbaye de Flabémont située à 1,3 km de là. Au début du XIIIe siècle, la seigneurie devient le centre d'un lignage indépendant qui rend toutefois hommage au comte de Vaudémont. C'est Béatrice de Champlitte, veuve de Simon de Clefmont et nouvelle épouse de Geoffroi, fils cadet du comte Gérard II que s'opère ce changement de main. C'est alors que le château de Deuilly entre partiellement dans la dépendance du comte de Champagne.

Les hommages se complexifient au XIVe siècle en raison de la dépendance au comte de Bar du comté de Vaudémont, de l'hommage partiel rendu au comte de Champagne et des prétentions du roi de France sur la châtellenie de Lamarche. Jean de Deuilly se range aux côtés du roi et devient châtelain de Coiffy de 1322 à 1341. Au milieu de ce siècle, en 1364, le duc de Bar s'empare du château de Deuilly en raison d'un conflit avec le comte de Vaudémont Henri V. Après avoir perdu la place, le duc Robert de Bar y porte à nouveau le siège en 1367 et, à l'été, il s'en empare et la démantèle alors.

Le château fut semble-t-il rapidement restauré. Il apparaît en effet dans une reprise de fief dès 1382. A nouveau endommagé dans les décennies qui suivent, le château est à nouveau relevé. Au XVIIe siècle, le château est toujours mentionné parmi les descendant des sires du Châtelet qui domine le site depuis le XVe siècle. Le bourg est alors à peu près complètement déserté et constitue une vaste basse cour pour ce chateau. Possession du comte Charles Joseph de Tornieulles, le site survit à la guerre de Trente Ans mais semble démantelé vers 1670 environ.

Une levée de terre sépare le site du plateau au nord. Elle est complétée par un premier fossé qui protège un vaste espace de 200 m sur 120 m qui correspond au bourg. Le château en est isolé par un puissant fossé de 80 m de longueur, 10 de largeur et 5 de profondeur. L'extrêmité de l'éperon forme un ensemble ellipsoïdale de 60 m de côté environ qui correspond au château. De rares consrtuction y sont encore visibles, souvent révelées par des fouilles clandestines. Au centre une structure autrefois voûtée peut correspondre à une citerne. Un jeu de terrasses artificielles flanque le site; elles jouent un rôle défensif d'une part et on permis également l'extraction de matériaux en pierre.

88 455

XI - XVII s.

seigneurial

rural

Gérard Giuliato, Châteaux et villes fortes du comté de Vaudémont en Lorraine médiévale, Nancy, PUN, coll. Archéologie, Espaces, Patrimoines, 2008.