Vaudémont, château (Meurthe-et-Moselle)
Créateur
Histoire et Cultures de l'Antiquité et du Moyen Âge (EA1132 / HISCANT-MA) - Université de Lorraine
Date
2018
Droits
Copyright 2020
Identifiant
Presentation du Site
Le château de Vaudémont est assis sur un éperon situé à l'extrémité occidentale d'un relief, témoin détaché de la Côte de Moselle. Cet ensemble domine la plaine du Saintois située 270 m en contrebas et dont la partie septentrionale correspond au comté de Vaudémont. La succession de Gérard d'Alsace, premier duc de Haute-Lotharingie est à l'origine de la création du comté qui sert alors à doter son fils cadet, Gérard. Les datations par le radiocarbone effectuées sur des charbons de bois conservés dans les mortiers de la tour Brunehaut permettent d'établir que le château, construit au Xe ou au tout début du XIe siècle, existe déjà à cette époque. Après un conflit entre les deux frères, le comté traverse une longue période de tranquillité.
Au début du XIIIe siècle, le comte de Vaudémont Hugues II devient homme lige du comte de Bar et l'ensemble des possessions du comté relèvent de Bar et non du duché de Lorraine jusqu'au milieu de l'époque Moderne. Le XIVe siècle est marqué par un changement de résident, le comté de Vaudémont passant, faute d'héritier mâle, à la maison de Joinville par l'union de Marguerite et d'Anseau de Joinville. Cette famille est peut-être à l'origine de la fortification du bourg. Après quelques décennies seulement, Henri V de Joinville meurt sans héritier mâle et Vaudémont passe à sa fille aînée, Marguerite, mariée avec Jean de Bourgogne issu d'une branche cadette des comtes de Bourgogne. Une charte de franchise est octroyée aux habitants du bourg en 1369 avec pour objectif explicite d'y retenir la population grâce à l'allègement des contraintes qui pèsent sur eux.
Après le décès de ses deux premiers maris, Marguerite épouse Ferri de Lorraine, fils cadet du duc. De cette alliance naît quelques années plus tard Antoine de Vaudémont qui n'hésita pas à revendiquer le trône comtal provoquant le désordre en Lorraine. Sur fond de rivalité entre les partis Armagnacs et Bourguignons, ces prétentions débouche sur la bataille de Bulgnéville en 1431. La situation se pacifie par la suite et l'importance de Vaudémont diminue dans le comté. S'il reste capitale administrative, le poumon économique en est Vézelize et le bourg de Vaudémont ne se développe guère en dépit de l'extension de son enceinte. Le château et les fortifications du village sont détruites après l'invasion française de la guerre de Trente Ans.
Des vestiges importants subsistent de nos jours. Une enceinte de 1,50 m de large clôt l'éperon sur un périmètre de 150 m environ. Un mur parallèle, implanté 4 à 8 m vers l'intérieur de l'éperon, lui fait face. Ses deux structures sont parfois reliées par des murs de refend et l'ensemble correspond manifestement à des bâtiments castraux. A l'est, la tour Brunehaut dont on conserve les murs nord et est constitue l'élément le mieux conservé du château. Sa façade orientale, longue de 23,30 m, présente cinq petites baies romanes qui témoignent de l'organisation interne du bâtiment. Son chaînage d'angle méridional est constitué de pierres calcaires de couleur blanche issues de remplois gallo-romains dont attestent plusieurs éléments sculptés. A l'intérieur, les niveaux de poutre de ce bâtiment sont bien visibles ainsi que l'accès qui se faisait par le premier étage, procédé habituel à cette époque. Au nord, la façade subsiste sur 16,50 m et nous livre ainsi les dimensions extrêmes de la tour. Adossé à celle-ci, un bâtiment occupait l'espace septentrional qui sépare l'espace castral du cimetière actuel.
Departement
Commune
Code INSEE
54 552
Numero du Site
Jalons Chronologiques
X - XVII s.
Nature du Site
seigneurial
Environnement
rural
Thematique Principale
Thematique Secondaire
Operateur
Collection
Citer ce document
Histoire et Cultures de l'Antiquité et du Moyen Âge (EA1132 / HISCANT-MA) - Université de Lorraine, “Vaudémont, château (Meurthe-et-Moselle),” IMAGE, consulté le 10 décembre 2024, https://image.hiscant.univ-lorraine.fr/ark%3A/67375/MGZMdRTtTmft.