Angle sud-ouest de la tour nord-est avec vue sur la tour d’escaliers, château de Malbrouck à Manderen

Bruno Fajal

Charles Kraemer

Histoire et Cultures de l'Antiquité et du Moyen Âge (EA1132 / HISCANT-MA) - Université de Lorraine

2018

Copyright 2020

2013-11-06

Cette tour en partie ruinée est la plus massive du château. Elle est également celle dont la finition est la plus soignée, vu la régularité des chaînes d'angle, les chapiteaux et les voûtes gothiques. Pourtant elle ne manque pas d'éléments défensifs : hauteur et épaisseur des murs, postes de guet, canonnières. Elle constitue une bonne synthèse de la défense et de l'apparat. Elle comprend quatre niveaux (8,60 m x 9, 10 m dans l’œuvre) et sa hauteur est conservée sur 20 m (mur est). Le premier niveau, pratiquement comblé, consistait en une salle voûté correspondant sans doute aux caves de la tour. Pour y accéder, il fallait emprunter un petit couloir qui se prolongeait vraisemblablement au sud en un passage souterrain rejoignant la poterne ménagée dans la courtine est.Un calcaire très dur, appelé "pierre de fer" dans la région, a été utilisé pour le gros œuvre (en appareil d'un module moyen de 0,25 m x 0,15 m)3. Ce matériau a pu être extrait directement sur place, puisque plusieurs veines calcaires de ce type affleurent en contrebas du château. Un grès jaune a été employé essentiellement pour l'ornementation, les encadrements de portes et de fenêtres, et pour les chaînages d'angle de la tour nord-est. Cette sorte de grès, encore utilisé aujourd'hui pour la restauration du château, provient de la région d'Amanvillers (au nord-ouest de Metz).

Bruno Fajal, Charles Kraemer, Le château de Meinsberg : étude historique et archéologique, Mémoire de Maîtrise sous la direction de Michel Bur, Nancy, Université de Nancy II, 1980.