Bussy-le-Château, mottes (Marne)

Histoire et Cultures de l'Antiquité et du Moyen Âge (EA1132 / HISCANT-MA) - Université de Lorraine

2018

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La tradition historique a longtemps associée les tertres de Bussy-le-Château à des tumulus dressés par les bélligérants au lendemain de la bataille des Champs Catalauniques. Dans la seconde moitié du XIXe siècle, cette idée est battue en brèche par Auguste Longnon qui démontre l'origine féodale de ces vestiges dont une partie fut fouillée sur l'initiative de Napoléon III, livrant les fondations d'une tour et d'un puits et quelques éléments de mobilier archéologique. Le château apparaît dans les textes au XIe siècle. Vers 1130, le châtelain de Bussy figure à la cour du comte de Champagne Thibaud II. La terre passe dans le domaine royal lors du mariage de la comtesse Jeanne et de Philippe le Bel. Elle est inféodée à divers familles aux XIVe et XVe siècles. Une série d'aveux et dénombrement des XVIe et XVIIe siècles permet d'identifier chacun des tertres.

Cinq tertres - dont quatre conservés - rythment la topographie de Bussy-le-Château. D'ouest en est, se distinguent :

• Une motte tronconique, classée monument historique, profondément entaillée à l'est dans sa moitié supérieure ciculaire à la base (55 x 65 m de diamètre), allongée au sommet (6 x 14 m) et haute de 17 m. Il s'appelait autrefois "La Tour Moyenne"
• Une autre motte tronconique, pointue, en forme d'amande, aute de 18 m, mesurant à la base 50 x 77 m de diamètre et 6x 15 m de diamètre au sommet. C'est le "Chastel de Thoulangon".
• Un "cavalier" détaché de la précédente motte de quelques mètres. Long de 44 m du nord au sud, il est large de 13 m.
• Eloigné de 65 m, un tertre aux flancs assymétriques appuyée sur la rivière, mesurant 91 x 94 m à sa base et présentant à mi-hauteur un palier bombé que prolonge vers le nord-nord-ouest la pente d'une motte en amande haute de 5 m de 39 x 62 m à la base couronnée au sommet (21x21 m) des ruines d'un moulin à vent. C'est le "chastel de vidame"
• A 14 m, une plate-forme ovoïde, haute de 4 m, mesurant 95 x 115 m à la base et 69 x 77 m au sommet ceinturée par un fossé étroit (4 m) et profond de 2 m.
• Enfin, à 60 m à l'est, un ouvrage grossièrement triangulaire, haut de 7 m , long de 50 m à la base pour 35 m de large et long de 30 m au sommet pour 13 m de large.

A l'ouest, une autre motte hébergeant le centre de la seigneurie fut rasée entre 1573 et 1772, elle est toujours marérialisée par un léger dénivelé près d'un méandre de la Noblette; il s'appelait au Moyen Âge : "Chastel de Bussy".

En conclusion, la seigneurie de Bussy se composait de trois châteaux, le premier détenant la suzeraineté sur les deux autres. Le château de Bussy, centre de la seigneurie est composé du tertre disparu et du second tertre, aujourd'hui classé monument historique. Vient ensuite la tour Toulonjon - du nom d'un vassal - à côté de laquelle, un talus de terre indique sans doute l'emplacement de la basse-cour mentionnée dans les dénombrements. Enfin, le plus à l'est, le Chastel Vidame. La chronologie de l'édification de ces différents éléments n'est toutefois pas connu et s'ils appartiennent à différents seigneurs à l'époque moderne, il n'est pas exclut qu'ils furent bâtis en un seul temps.

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X - XI s.

seigneurial

rural

Michel Bur, Vestiges d'habitat seigneurial fortifié du Bas-Pays Argonnais, Inventaire des sites archéologiques non monumentaux de Champagne, 1, Reims, ARERS, coll. Cahiers des lettres et sciences humaines de l'Université de Reims, 1972.