Watronville, maison forte (Meuse)

Créateur

Histoire et Cultures de l'Antiquité et du Moyen Âge (EA1132 / HISCANT-MA) - Université de Lorraine

Date

2018

Droits

Copyright 2020

Presentation du Site

Ce petit village de la Woëvre est construit à l'abri des Côtes-de-Meuse. Il est dominé d'une centaine de mètres, par l'éperon émoussé supportant le site antique du Châtelet, lequel passe pour être le Castrum Wabrensedécrit par Grégoire de Tours. Watronville n'apparaît pas avant le XIe siècle, où il est écrit sous des formes diverses.
La mention donnée par Laurent de Liège au XIIIe siècle ne renseigne pas sur la nature du site primitif: motte ou enceinte. La terminologie employée pour le désigner n'est guère plus explicite. Elle passe de castrum, castellumet munitio, employés au XIIe-XIIIe siècles, à "forteresse" à la fin du XIVe siècle, "place" lors de sa destruction au milieu du XVe puis "château" au XVIIe, terme générique qui désigne alors l'ensemble des résidences de la noblesse rurale, ce qu'est manifestement devenue celle Watroncille après qu'elle fût ravagée, au XIIe siècle, avec Hattonchâtel ou Sampigny, parmi les forteresses épiscopales. Son déclin, au XIIIe siècle, pourrait être lié au choix de Fresnes comme chef-lieu d'une prévôté verdunoise. Mais Watronville reste le fief de seigneurs puissants, reconnus comme brigands aux XIVe et XVe siècles. Leur maison, détruite lors d'opérations de représailles, est reconstruite au même endroit, après 1450. Elle se surimpose ainsi aux vestiges initiaux tout en respectant leur tracé et leur emprise.
Du château polygonal, situé à 200 mètres à l'ouest de l'église actuelle, en bordure de la route de Châtillon, seules subsistent deux ailes de bâtiments de 30 à 40 mètres de longueur. Elles sont disposées de part et d'autre d'une tour carrée d'une dizaine de mètres de côté. L'ensemble compose aujourd'hui les corps de logis et dépendances d'une exploitation agricole. La qualité de son architecture tant extérieure qu'intérieure fait de ce château un monument d'ailleurs parfaitement entretenu par ses actuels propriétaires. Son caractère résidentiel est mis en relief par trois cheminées du XVe-XVIe siècle. Deux sont dans la tour tandis que la troisième, dans le corps de logis, est surmontée des armes peintes des Housse-Watronville, vraisemblables reconstructeurs du château au milieu du XVe siècle. Au dernier étage, dans le grenier, un chemin de ronde subsiste, qui devait faire le tour de la maison forte. Il est éclairé par des meurtrières visibles de l'extérieur. Au rez-de-chaussée, une petite bouche à feu est aménagée dans le mur nord de la tour.

Departement

Commune

Code INSEE

55 579

Numero du Site

Jalons Chronologiques

XII - XV s.

Nature du Site

seigneurial

Environnement

rural

Thematique Principale

Thematique Secondaire

Bibliographie

Charles Kraemer, "Entre France et Empire : les châteaux de la principauté épiscopale verdunoise d'après un diplôme impérial de 1156", in : Desplat Christian dir., Frontières. Actes du 125e Congrès national des sociétés historiques et scientifiques, Lille, 10-15 avril 2000, Paris, Éditions du CTHS, coll. Actes des congrès nationaux des SHS, 2002, p. 105-125.
Charles Kraemer, "Entre Woëvre et Argonne : les grands et petits châteaux du Verdunois médiéval (XIe-XVIe s.) et leurs relations avec le peuplement", in : Corbet Patrick, Jackie Lusse, Pierre Toubert, Ex animo : mélanges d'histoire médiévale offerts à Michel Bur par ses élèves à l'occasion de son 75e anniversaire, Langres, D. Guéniot, 2009, p. 317-376.
Charles Kraemer, L'habitat seigneurial fortifié dans le Verdunois méridional au Moyen Âge, Thèse de doctorat en Histoire sous la direction de Michel Bur, Nancy, Nancy 2, 1995.

Collection

Citer ce document

Histoire et Cultures de l'Antiquité et du Moyen Âge (EA1132 / HISCANT-MA) - Université de Lorraine, “Watronville, maison forte (Meuse),” IMAGE, consulté le 27 juillet 2024, https://image.hiscant.univ-lorraine.fr/ark%3A/67375/MGZTPZ2KVPcB.

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