Bonzée, [Bonzée-en-Woëvre], le Château, maison forte (Meuse)

Histoire et Cultures de l'Antiquité et du Moyen Âge (EA1132 / HISCANT-MA) - Université de Lorraine

2018

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Le village de Bonzée est installé en limite occidentale de la plaine argilo-marneuse de la Woëvre, à 2,5 kilomètres à l'ouest de Fresnes-en-Woëvre; il est traversé de part en part par la petite rivière du Longeau.Il est cité pour la première fois dans le cartulaire de Saint-Paul de Verdun en 962. Il était le chef-lieu d'un ban ou d'une vouerie qui appartenait au chapitre de la cathédrale.

Aucune source ne renseigne sur la date

précise de la construction du château. Il est probable qu'il ait été construit au cours de la guerre de Cent ans. Au XVe siècle, il résiste à de multiples offensives des évêques de Verdun opposés au chapitre, mais succombe aux assauts des protestants, un siècle plus tard. En 1543, la tour est reprise par le "très illustre prince de Guyse, généreux défenseur de la foi catholique", qui la restitue " à messieurs de la cathédrale". Elle est alors dotée d'un arsenal considérable, qui ne limite cependant pas les craintes, en 1562, d'une nouvelle attaque des Huguenots. La guerre de Trente Ans lui fut fatale, mais il convient de penser qu'elle ne fut pas détruite en totalité.

Le château était accessible par l'intermédiaire d'un pont-levis. Le premier niveau se composait d'une chambre basse, d'une chambre à four, d'une laiterie et d'une cuisine ("grande cuisine basse près de porterie", mentionné dans un inventaire de 1559). Le premier étage était partagé en plusieurs chambres. Une grande salle, qu'une antichambre devait séparer d'une "cuisine haute", constituait certainement l'espace privilégié de la vie domestique. Une pièce attenante, qualifiée d'écritoire (second inventaire de 1713), existait déjà en 1559. Le deuxième étage comprenait, outre les appartements du seigneur trécensier avec chambre et antichambre, une chapelle et une chambre aux armes. Cette dernière, qu'il est tentant d'identifier à la chambre sur la porterie citée en 1559, devait avoir pour vocation de protéger le pont-levis et l'accès à la tour. Enfin, le troisième étage est utilisé en grenier en 1713. Il devait constituer l'étage défensif de la tour capitulaire au cours des périodes de troubles.

55 060

XI - XIV s.

seigneurial

urbain

Charles Kraemer, L'habitat seigneurial fortifié dans le Verdunois méridional au Moyen Âge, Thèse de doctorat en Histoire sous la direction de Michel Bur, Nancy, Nancy 2, 1995.