Sionne, château de Rorthey (Vosges)

Histoire et Cultures de l'Antiquité et du Moyen Âge (EA1132 / HISCANT-MA) - Université de Lorraine

2018

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Rorthey est un écart de la commune de Sionne, à 1 km à l'ouest du village, à l'est de Neufchâteau, qui domine de 50 m le vallon de Midrevaux, affluent de la Saônelle. Il occupe une avancée de forme triangulaire (largeur 80 m, longueur 90 m) qui obligea les aménageurs à creuser un fossé long de 50 m et large de 15 m dans le substrat calcaire pour l'isoler du côté oriental. Le plan général de l'édifice actuel correspond à celui d'une enceinte triangulaire qui épouse le rebord du talus. L'accès primitif se trouve dans l'angle nord et correspond à un chemin longeant l'abrupt et accédant à une porte en arc brisé large de 3 m, équipée d'une porte à double battant et autrefois d'une herse dont subsiste le logement. Le mur de courtine large de 2 m est bien conservé sur le côté occidental et au sud-est. Une tour ronde de 8 m de diamètre équipée d'archères flanque l'angle nord et contrôle le chemin d'accès. Ces éléments présentent des caractères architecturaux de la seconde moitié du XIIIe siècle et du XIVe siècle. A l'intérieur, les dépendances agricoles (granges et écuries) occupent toujours le côté ouest (45 m sur 10). La tour qui se dressait à la pointe a disparue pour ne laisser place qu'à une plate-forme de 10 m sur 10 équipée d'un puits. Les bâtiments du secteur sud-ouest n'existent plus à la différence de ceux du tronçon sud-est qui correspondent à des logis construits au XVIe siècle comme le montrent la cage d'escalier, les cheminées et les baies renaissance. La tour sud-est, datable des XIIIe-XIVe siècles, a subi de profondes transformations au XVIIIe pour la rendre habitable. Le côté oriental long de 60 m regarde vers le plateau. Il se compose d'un mur de courtine large de 3 m sur lequel prend appui une chapelle de style gothique et des corps de logis plus récents. Sa protection est assurée par la présence d'une puissante tour de 11 m de diamètre avec des murs de 4 m. Au rez-de-chaussée, une canonnière à la française permet de dater l'ouvrage du XVIe siècle. L'édifice échappa au démantèlement qui frappa tant d'autres châteaux au XVIIIe siècle. La terre appartenait au temporel de l'évêque de Toul. Hermann (1019-1026) dut combattre les seigneurs laïcs qui cherchaient à spolier les biens d'Eglise et à se constituer des seigneuries indépendantes. Il dut affronter Etienne de Joinville, qui avait réussi à s'installer à Neufchâteau mais fut obliger de composer avec lui car il lui donna l'investiture du château de Rorthey qu'il avait réussi à bâtir ou à réparer. A partir de 1057, un modeste lignage de chevaliers vassaux de l'évêque prit le nom de Rorthey. Vers le milieu du XIIIe siècle, ce sont les sires de Bourlémont qui parvinrent à l'obtenir en fief avant de passer aux Beauffremont au XIVe siècle. Le mariage d'Isabelle avec Perrin de Manonville puis, à la génération suivante, celui de Jeanne de Manonville avec Jean II de Beauvau fit entrer la seigneurie dans les mains de lignages proches du duc de Lorraine au début du XVe siècle. Vers 1590, le château qui accueillait des calvinistes fut occupé de force par les troupes de Charles III qui ne le restitua qu'à la condition que " ladite dame de Rorthey pourvoyera tellement à la garde et conservation du chasteau que nul des ennemis de sadite altesse ne pourra s'en emparer ". Cet épisode pourrait correspondre à la construction de la grosse d'artillerie.

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XIII - XIX s.

seigneurial

rural